Inscrite dans le sillage du 23e numéro de la revue Legs et Littérature consacré à la thématique Féminisme(s) et Littérature(s), cette table-ronde se propose de discuter la manière dont la fiction permet d’interroger les normes dans la production littéraire haïtienne. Le propos consiste surtout à questionner les dispositifs ayant permis l’introduction et l’opérationnalisation du discours féministe dans la littérature haïtienne afin d’analyser la parole des femmes dans la fiction contemporaine. À partir d’œuvres produites principalement par les femmes, qui mettent en scène des figures féminines ou s’intéressent aux conditions et vécus de femmes, il s’agira de (faire) comprendre ce que leur parole évoque et permet d’appréhender de leur condition et du monde.
En Haïti, la voix des femmes a été pendant longtemps étouffée. Le combat mené par la Ligue Féminine de l’Action sociale dans les années 30 a grandement contribué à faire éclore la parole féministe et faire sortir les femmes de l’ombre. La littérature, comme espace de pouvoir, autrefois chasse gardée des hommes, leur a fourni les moyens de rendre leur discours plausible et de déconstruire les mythes et préjugés liés à leur représentation dans l’imaginaire collectif.
Le propos cherche à analyser et à comprendre comment le féminisme a-t-il favorisé ou permis l’éclosion entre autres de nouvelles pratiques et théories littéraires et en quoi la littérature a contribué dans l’avancement du féminisme en tant qu’idéal politique ? Dans quelle mesure le discours littéraire a permis de dégager une compréhension intersectionnelle des rapports sociaux, incluant ceux de sexe ?